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Diep insight ~ deep Inside

Si la photo force l'évidence du réel, peut-elle rendre compte de notre sentiment d'exister ? Dans son travail de portrait, Émilie Danchin cherche à documenter par quel mouvement créatif et relationnel nous nous situons personnellement dans le réel. C'est pourquoi elle propose à ses modèles des sujets de réflexion imagés, dans l'attente qu'ils s'y attachent passionnément, et qu'ils y mettent une part fondamentale d'eux-mêmes, celle qui demande à être créée. La série de portraits Diep insight ~ deep Inside poursuit ce rêve d'inscription dans un territoire, investi ici par un groupe de 17 personnes en demande d'asile lors d'une résidence d'artiste organisée par le Festival Diep ~ Haven sur le thème du portrait contemporain. C'est une tentative de création avec elles d'un lieu privé malgré tout, qui témoigne d'un espace d'inclusion réciproque de l'intérieur et l'extérieur, du réel et de l'imaginaire, du rêve et de la pensée, sous forme de documents photographiques.

Si la perspective de la résidence est phénoménologique, elle est éminemment relationnelle. Émilie Danchin a souhaité faire ce travail avec un groupe de demandeurs d’asile, qui venant d’autres horizons dans des circonstances éprouvantes, doivent obligatoirement faire ce travail imaginaire de découverte et d’inscription dans un territoire incertain et inédit et qui peinent inévitablement à le faire. « Je voulais passer du temps avec eux et, si possible, soigner des choses au passage », dit-elle. Elle les a emmenés en reconnaissance d’un nouveau territoire sous le double prétexte qu’ils l'accompagnent (elle ne connaissait pas du tout Dieppe ; ils savaient mieux qu'elle) et de faire des photos (l’atelier) afin de relancer — ne serait-ce que partiellement — leur capacité à se représenter le territoire, c’est-à-dire à le voir, s’y projeter et y trouver leur place.

Une co-production du Festival Diep ~ Haven et du Ministère de la Culture et de la Communication (Lutte contre l'exclusion, programme d'intégration)

  • Ça représente le fait que je dois tourner le dos au passé, car je sentais que j’en étais prisonnière. Ma vie a changé après cet exercice. Il y a eu un déclic. Quand j’ai quitté mon pays, j’avais 40 ans, des connaissances et des amis sur qui compter. Lorsque l’on arrive dans un endroit où on ne connaît personne, on ne sait pas comment débuter une relation, les gens sont réticents. Ça me faisait très mal. Mais après cette expérience, j’ai compris que s’apitoyer sur son sort engendre des problèmes. Ce visuel a apaisé mon cœur.

    Témoignage d'une participante lors du projet Diep insight ~ deep Inside

  • Je voulais passer du temps avec eux et, si possible, soigner des choses au passage.

    Témoignage d'Émilie Danchin lors du projet Diep insight ~ deep Inside

Série de photographies (portraits de demandeurs d'asile) d'Émilie Danchin. Une co-production du Festival Diep ~ Haven et du Ministère de la Culture et de la Communication (Lutte contre l'exclusion, programme d'intégration)

Diep insight ~ deep Inside

Émilie Danchin a exposé la série de portraits lors du Festival Diep ~ Haven sur le thème du portrait contemporain. Les participants qui sont les modèles étaient présents ; ils avaient préparé un mot sur le projet à l'attention du public avec leur prof d'alpha.

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Série de photographies (portraits de demandeurs d'asile) d'Émilie Danchin. Une co-production du Festival Diep ~ Haven et du Ministère de la Culture et de la Communication (Lutte contre l'exclusion, programme d'intégration)

Quand la représentation répare le réel par Céline Fion, Le Vif du week-end, supplément de L'Express, 23/09/2016

Acceptation de soi, thérapie de l’exil... De plus en plus de psys européens s’inspirent des techniques anglo-saxonnes de photothérapie. Quand la représentation répare le réel par Céline Fion, Le Vif du week-end, supplément de L'Express

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